lundi 26 novembre 2007

A VOS PLUMES

Les Editions du Polar, dirigées par Humberto Barcena, auteur de polars primés par le Prix Littéraire de la Gendarmerie nationale (équivalent du Prix du Quai des Orfèvres) pour « Mort d’un raerae » vient de lancer une collection « Polar d'Afrique ». Cette collection est dirigée par Janis OTSIEMI, Secrétaire général adjoint de l’Union des Ecrivains Gabonais (UDEG). C’est avec « Peau de balle », roman noir de Janis OTSIEMI que cette collection signera son extrait de naissance.
Si vous êtes un auteur originaire d’Afrique, vous avez un manuscrit qui dort dans votre tiroir, n’hésitez à pas le faire parvenir aux Editions du Polar, Collection « Polar d'Afrique » qui se fera le plaisir de le lire ! A bon entendeur salut !

Abasse Ndione, un récidiviste au grand coeur !

Ramata. Dernier titre d'Abasse Ndione, "le père du roman noir africain". Et L'infirmier retraité de Dakar mène son intrigue de main de maître. Dakar est le théâtre de cette comédie africaine. Ramata, femme d'un influent procureur général de la République a une brouille devant l'hôpital Le Dantec avec un gardien du nom de Ngor Ndong. La rumeur amplifie l'esclandre. Et pour sauver l’honneur de sa femme, Matar Samb envoie la police morigéner le gardien malpoli. Mais les choses se passent mal. Ngor Ndong trouve la mort. Le scandale frappe à la porte de Matar Samb. Seule solution, les bons services de Jackson, une sorte tueur à gages sans vernis...
Au final, Ramata se revèle un roman excellent, avec des personnages bien bâtis, une intrigue mêlée à une écriture qui vous coupe le souffle.
Editions Gallimard, La Noire, Octobre 2000,

Bolya, entre humour et parodie

La polyandre. Un fait divers peu commun comme on pourrait en lire chaque matin dans un quotidien africain. Et ça commence sous les chapeaux de roue. Trois Africains retrouvés dans une rue de la ville-lumière de Paris. Ils ont été castrés et élagués avec sérieux de leurs poils pubiens. Crime rituel ou « délit de gueule » ? Aidé par un journaliste du nom de Bourru, l’Inspecteur Nègre va tenter de démêler tout ça. Et dans leur quête de la vérité surgira la frimousse princière d’Oulématou, héritière des traditions tribales, femme fatale version tropicale.
La polyandre. Une ballade au cœur des us et coutumes sur fond de la vie de sans papiers de Paris.
La polyandre. Une fête de la langue. Ecriture riche. Phases sèches comme des coups de lanière. Bolya bouscule l’ordonnance des idées reçues et gagne son ticket dans la cour des grands du roman noir. Un de ces classiques du genre à lire.
Editions Serpent à Plumes, Collection Serpent noir, 236 pages, 1998.

mercredi 7 novembre 2007

Le roman policier africain n'est plus un mythe

Le roman policier est arrivé tardivement en Afrique mais il connaît aujourd’hui un essor considérable, ce malgré la faible production. Si l’aventure du roman policier africain commence dans les années quatre-vingt avec des romans tels que Le D.A.S.S monte à l’attaque d’Evina Abessolo, No woman no cry d’Asse Gueye… publiés aux Editions l’Harmattan dans l’éphémère collection « Polars noirs », le genre s’est révélé vers la fin des années 90 avec la réédition aux Editions Gallimard des deux tomes de La vie en spirale d’Abasse Ndione, publiés quelques années plus tôt aux Nouvelles Editions Africaines. Retraité, Abasse Ndione se consacre aujourd’hui à sa carrière d’auteur de romans policiers qui lui réussit plutôt bien, à en juger par l’accueil que le public a réservé à son dernier roman Ramata, toujours chez Gallimard dans la collection « La Noire ». Mais l’exploit d’Abasse Ndione qu’on considère à juste titre comme « le père du roman policier africain » est vite suivi par des nouveaux auteurs tels que Achille Ngoye (Agence black Bafoussa, Sorcellerie à bout Portant , Série noire), Bolya (La polyandre, Serpent à plumes), Moussa Konaté (L' Honneur des Kéita, L'empreinte du Renard, Fayard)... Et le roman policier africain a vite fait de gagner ses lettres de noblesse en intégrant la célèbre collection « La Série noire » des Editions Gallimard car la plupart d’auteurs africains de romans policiers éditent à Gallimard, à l’exception de quelques-uns. Bon nombre de ces auteurs ont aujourd’hui publié plus d’une œuvre dans le genre.
Mais si le genre policier reste constitué par des auteurs masculins, la littérature policière africaine a déjà sa « reine du crime » en la personne de Aïda Mady Diallo dont le roman «
Kouty, mémoire de sang » est une merveille dans la catégorie. Et son coup d’essai est un véritable coup de maître. Aïda Mady Diallo est la première « écrivaine » de romans policiers africains à intégrer la « La Série noire ».
Si au sud du Sahara la littérature policière fait son bout de chemin, au Nord de l’Afrique, les choses bougent avec une large avance. Yasmine Khadra est le phare qui illumine le désert saharien avec les nombreuses aventures du commissaire Llob. Et sur ses traces, Driss Chraïbi dont les publications ( L’inspecteur Ali , L'inspecteur Ali et la CIA... ) font le bonheur des Editions Denoël malgré la disparition de l'auteur. Et l’Afrique du nord a elle aussi sa « reine du crime »dans la pure tradition du genre en la personne de Eliette ABECASSIS puisqu’elle vient d’éditer « Clandestin » aux Editions Albin Michel qui publie des auteurs mythiques tels que Mary Higgins Clark et autres.
L'Afrique, pays continent, n'est plus à la traîne reste avec ses milliers de faits divers qui font le bonheur de la presse locale et étrangère !

Ce blog a une ambition : il se veut un lieu de rencontre, de communication, d’échanges pour faire découvrir le roman policier mad in Afrique par la lecture, la critique des livres, la publication en ligne de courtes nouvelles noires ou policières, interview des acteurs de cette littérature longtemps considérée comme mineure.
Mais au-delà de ce but, ce blog est aussi le moyen de donner la parole aux lecteurs, aux passionnés du genre.